Le Système Juridique en Andorre

Le Système Juridique en Andorre : Entre Tradition Catalane et Influence Européenne

L’Andorre, située dans les Pyrénées entre la France et l’Espagne, possède un système juridique unique résultant de l’interaction entre le droit coutumier catalan, le droit civil français et des influences européennes.

Fondements Juridiques : Le système juridique andorran trouve ses racines dans le droit coutumier catalan, qui a été préservé au fil des siècles. Cependant, l’Andorre a également adopté des éléments du droit civil français, notamment après la signature du traité de Bayonne en 1278. Cette dualité reflète la complexité de la situation géographique et politique du pays.

Organisation Judiciaire : L’Andorre dispose d’un système judiciaire indépendant, composé d’un tribunal de première instance, d’une cour d’appel et d’un tribunal supérieur. La Cour constitutionnelle d’Andorre joue un rôle crucial dans la protection des droits fondamentaux et veille au respect de la Constitution andorrane.

Co-Principauté et Souveraineté : L’Andorre est unique en ce qu’elle est une co-principauté, avec le président de la République française et l’évêque d’Urgell en Espagne comme co-princes. Bien que ces co-princes exercent conjointement la souveraineté, la gestion quotidienne du pays est confiée à un chef du gouvernement élu et à un conseil général.

Relations avec l’Union Européenne : Bien que l’Andorre ne soit pas membre de l’Union européenne, elle entretient des relations étroites avec l’UE. Des accords bilatéraux régissent divers aspects, tels que les échanges économiques. Ces accords témoignent de l’engagement de l’Andorre à maintenir des liens étroits avec l’Europe tout en préservant son identité.

Évolution et Modernisation : Au fil des années, l’Andorre a entrepris des réformes juridiques visant à moderniser son système. Ces réformes reflètent les efforts du pays pour s’adapter aux normes internationales tout en préservant ses traditions. Des révisions constitutionnelles ont également été entreprises pour répondre aux besoins changeants de la société.

Constitution d’Andorre

La loi suprême de la Principauté d’Andorre est la Constitution d’Andorre. La Constitution a été adoptée après un référendum organisé en mars 1994 par les citoyens de la principauté. La Constitution d’Andorre définit la souveraineté de la principauté et définit également les droits et libertés des citoyens qui doivent être protégés par la loi. La Constitution décrit également les trois branches du gouvernement, leurs mandats et leurs pouvoirs respectifs.

Branche exécutive du gouvernement d’Andorre

Le pouvoir exécutif est l’organe du gouvernement chargé de gérer les opérations gouvernementales dans la principauté. L’exécutif est dirigé par deux coprinces qui n’exercent aucun pouvoir exécutif et sont principalement cérémoniaux. Les coprinces sont issus d’Espagne et de France, composés du chef de l’État français et de l’évêque d’Urgell. Étant donné que les deux coprinces ne résident pas en Andorre, ils ont des délégués en poste dans la principauté pour les représenter. Le chef du gouvernement (Cap de Govern) d’Andorre est élu par le conseil général avec les sept ministres qui composent le conseil exécutif. Le Cap de Govern exerce le pouvoir exécutif et est en charge de sept ministères dirigés par des ministres respectifs. Le chef du gouvernement a le pouvoir de nommer les ministres à la tête des sept ministères.

Pouvoir législatif du gouvernement d’Andorre

Le pouvoir législatif est l’organe chargé de créer de nouvelles lois ou de modifier les lois existantes et est également connu sous le nom de Conseil général. Le parlement de la Principauté d’Andorre est décrit comme un parlement monocaméral composé d’une seule chambre. Le Conseil général est composé de 28 membres appelés conseillers généraux, élus pour un mandat de quatre ans. Les 28 membres sont composés de 14 conseillers généraux des sept paroisses (deux membres par paroisse) et de 14 conseillers généraux élus sur des listes nationales au scrutin proportionnel. Le conseil général est dirigé par le général Sindic qui est suppléé par le subsindic. Le Sindic Général et le Subsindic sont nommés par le Conseil Général. Le Conseil général a pour mandat d’élire le chef du gouvernement, une décision qui doit ensuite être approuvée par les deux coprinces.

Pouvoir judiciaire du gouvernement d’Andorre

Le pouvoir judiciaire est la branche du gouvernement chargée de l’administration de la justice. La Constitution de la Principauté d’Andorre garantit l’indépendance du pouvoir judiciaire. Les plus hautes fonctions judiciaires de la principauté sont la Cour suprême d’Andorre et le Tribunal ecclésiastique de l’évêque de la Seu d’Urgell. Le pouvoir judiciaire est dirigé par le Conseil supérieur de la justice, composé de cinq membres pour un mandat de 6 ans. Les membres du Conseil supérieur de la justice sont nommés par le chef du gouvernement, les coprinces, le Sindic général et les membres des tribunaux inférieurs.

Divisions administratives d’Andorre

La Principauté d’Andorre est divisée en sept unités administratives appelées paroisses. Chaque paroisse compte deux membres élus du Conseil général qui agissent en tant que représentants de leurs paroisses respectives au Conseil général. Les sept paroisses comprennent Sant Julia de Loria, Escaldes-Engordany, Encamp, Ordino, La Massana, Andorra la Vella et Canillo.

Le système judiciaire en Andorre

La Principauté d’Andorre est une démocratie parlementaire constitutionnelle avec une population d’environ 85 000 habitants. Deux coprinces – le président de la France et l’évêque espagnol de La Seu d’Urgell – servent avec autorité conjointe en tant que chefs d’État, et un délégué représente chacun dans le pays. En mai 2019, les citoyens ont élu Xavier Espot Zamora comme chef du gouvernement. Les forces de sécurité ont fait rapport aux autorités civiles.Le médiateur a fait état d’une détention provisoire prolongée. La loi ne protège pas efficacement le droit des travailleurs de former et d’adhérer à des syndicats, ni le droit des syndicats de négocier collectivement et de faire grève.

RESPECT DES DROITS DE L’HOMME

Conditions des prisons et des centres de détention

Les conditions dans les prisons et les centres de détention répondent généralement aux normes internationales. Le gouvernement a autorisé les visites de surveillance effectuées par des observateurs indépendants des droits de l’homme.

Selon les informations obtenues du gouvernement, à la fin de l’année dernière, 61 personnes, 10 femmes et 51 hommes, de 15 nationalités, dont roumaine, espagnole, andorrane, géorgienne, ukrainienne, chinoise, française, marocaine et italienne, étaient en prison en Andorre. Dans la majorité des cas, les prisonniers étaient accusés de vol.

Le régime carcéral sépare les prisonniers selon leur sexe, leur âge et/ou autres circonstances personnelles. Les prisonniers condamnés sont détenus séparément en fonction de leur peine et sont séparés des prévenus. Les prisonniers ont un accès raisonnable aux visiteurs et sont autorisés à pratiquer leur religion. Le gouvernement surveille les conditions de détention dans les prisons et les centres de détention.

Arrestation ou détention arbitraireLa Constitution et la loi interdisent les arrestations et les détentions arbitraires.

Rôle de la police et des effectifs de sécurité du paysLes autorités civiles ont le pouvoir sur la police nationale, la seule force de sécurité du pays, et le gouvernement dispose de mécanismes efficaces pour enquêter et punir les abus et la corruption. Aucun cas d’impunité impliquant la police n’a été signalé récemment.

Procédures d’arrestation et conditions de vie en détentionDes mandats d’arrêt sont requis pour l’arrestation. La police peut légalement détenir des personnes pendant 48 heures sans les inculper d’un crime. Un système de caution existe. La loi permet aux détenus d’avoir rapidement accès à un avocat.

En septembre 2009, la Cour constitutionnelle a déclaré inconstitutionnelle la pratique établie consistant à ne pas permettre aux détenus d’avoir accès à un avocat plus de 24 heures après leur détention. Les personnes accusées d’un crime peuvent choisir leur propre avocat, soit en accepter un commis d’office, désigné par les autorités. Les détenus sont généralement autorisés à rapidement à parler à un membre de leur famille.Les étranger représentent la plupart des cas de détention de longue durée pouvant aller jusqu’à un an, principalement parce que dans la plupart de ces cas, deux, voire trois pays peuvent être impliqués.

Le procès

La Constitution et la loi garantissent le droit à un procès équitable, et un système judiciaire indépendant fait généralement respecter ce droit. Les prévenus bénéficient d’une présomption d’innocence. Les procès sont publics et les accusés peuvent demander la présence d’un jury. Les accusés ont le droit d’être présents et de consulter un avocat en temps opportun. Si un accusé faisant face à de graves accusations criminelles n’a pas les moyens de payer les services d’un avocat, le gouvernement doit nommer un procureur. Les accusés peuvent confronter ou interroger les témoins à charge et présenter des témoins et des preuves en leur faveur.Les accusés et les avocats ont accès aux preuves détenues par le gouvernement.La loi étend ces droits à tous les citoyens sans exception. Les accusés ont le droit de faire appel.

Procédures judiciaires civiles et recoursLe pouvoir judiciaire est indépendant et impartial en matière civile. Les plaignants peuvent intenter des poursuites pour obtenir des dommages-intérêts ou la cessation d’une violation des droits de l’homme. Aucun recours administratif n’est disponible pour les torts allégués.

Protection des réfugiésLe pays ne fait pas partie de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés ni au Protocole de 1967 relatif au statut des réfugiés. La loi ne prévoit pas l’octroi de l’asile ou du statut de réfugié. Cependant, le gouvernement a de temps à autre coopéré avec le HCR et d’autres organisations pour aider les réfugiés « pour des raisons humanitaires ».Dans la pratique, le pays offre une certaine protection contre l’expulsion ou le retour des réfugiés vers des pays où leur vie ou leur liberté seraient menacées en raison de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un groupe social particulier ou de leurs opinions politiques.

Respect des droits politiques

le droit des citoyens de changer de gouvernementLa Constitution et la loi confèrent aux citoyens le droit de changer de gouvernement de manière pacifique, et les citoyens ont exercé ce droit par le biais d’élections périodiques, libres et équitables, fondées sur le suffrage universel.

Élections et participation politiqueLes individus et les partis peuvent librement déposer leur candidature et se présenter aux élections.Les citoyens sont ethniquement et linguistiquement homogènes mais ne représentent que 36 pour cent de la population totale. Seuls les citoyens ont le droit de voter et d’occuper des fonctions officielles ; par conséquent, aucun membre de minorités ne siège au gouvernement.

La population est majoritairement composée d’immigrés venus d’Espagne, du Portugal et de France.

Corruption officielle et transparence du gouvernementLa loi prévoit des sanctions pénales en cas de corruption officielle. Le chef de la police est chargé de lutter contre la corruption. Aucun cas de corruption gouvernementale n’a été signalé récemment.

Le système juridique en Andorre est le résultat d’une combinaison unique de traditions catalanes, d’influences françaises et d’engagements européens. En tant que principauté indépendante, l’Andorre continue de naviguer entre la préservation de son patrimoine juridique et l’adaptation aux exigences modernes.

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